Trois ans que tout se passe bien dans ma vie. Trois ans que je suis heureuse, populaire, coqueluche du club d’athlétisme dont j’ai obtenu la direction… Ma vie est merveilleuse. Mon copain est génial. Je l’aime, il m’aime. Tout est parfait. Du moins, tout l’était, jusqu’à ce que débarque cette rousse. Cleo, ou quelque chose comme ça… (Comme si tu ne savais pas son nom… Tais-toi !) Elle a débarqué, avec ses grands airs de pétasse pleine de fric venue de la ville, dans MON club d’athlétisme. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne l’ai pas senti… (Si tu sais… Je t’ai déjà dit de te taire non ?) Je l’observais, tandis qu’elle courrait autour du stade… La façon qu’avait le soleil de faire miroiter sa crinière rousse… Ses longues jambes fines qui jaillissaient de son short de sport… Son ventre plat qui se contractait sous l’effort… Sa poitrine qui se soulevait et s’abaissait au rythme de sa respiration… Ses lèvres entrouvertes… Je n’arrivais pas à détacher mon regard d’elle. Je la détestais (menteuse…). Et quand elle s’est arrêtée. Qu’elle est passée près de moi, sans même me jeter un regard, adressant un sourire charmeur à une autre que moi… Ton cœur à fait un bond dans ta poitrine alors qu’une bouffée de jalousie s’emparait de toi ! Ne nie pas, j’étais là ! TAIS TOI !
--> Pour résumer, Cleo l’obsède. Elle ne rêve plus qu’à Cleo. Elle pense à Cleo. Elle la hait, parce qu’elle refuse de prendre conscience de sa réelle orientation sexuelle. Elle la hait quand elle la voit sourire à d’autres femmes (car elle sait que Cleo fréquente et les hommes et les femmes…). Elle la hait quand elle la regarde. Elle la hait quand elle court. Elle la hait quand elle pense à elle sous la douche, sous ses couvertures. Elle la hait quand elle gémit son prénom la tête enfouie dans son oreiller. Elle la hait. Oui, mais vous savez ce qu’on dit sur la haine hein…