1985◗ L'université du Wyoming s'imposait avec évidence à travers le pays, sa réputation n'avait d'égal que les plus grandes telle que Harvard. Son cadre pourtant peu idyllique ne freinait pas les inscriptions. Et puis, un retour à la nature, ça ne pouvait pas faire de mal. Les recruteurs se déplaçaient de loin pour se rendre aux remises de diplômes dans l'espoir de faire venir les meilleurs. Mais ne dit-on pas que les bonnes choses ont une fin ? C'est exactement ce qu'il se produisit et la fin fut terrible. Dévastatrice. Une main invisible semblait s'amuser à semer la terreur à travers l'université. Plusieurs corps retrouvés au sein même de l'université. On raconte que quelques agents de police n'ont pas supporté le spectacle horrible qu'offraient ces pauvres corps. Trois mystérieux suicides aux allures douteuses. Des murmures sur un futur terrible incident qui sema la pagaille. Des tensions déchirèrent l'université, chacun se méfiant des autres à en devenir paranoïaque. De nombreux départs précipités dans le simple espoir de survivre. Et puis, mai 1985, un incendie terrible. L'université entière fut ravagée et le campus avec. On ne dénombra jamais avec exactitude le nombre de personnes disparues dans les flammes. De nombreux élèves, quelques professeurs également. Et le bon vieux Mac Dennon. Ce brave homme qui assistait les professeurs de chimie, évoluant dans l'ombre, satisfait. Après ça, l'université -du moins ce qu'il en restait- fut laissée à l'abandon et devint un lieu maudit ou l'horreur et le chagrin avaient imprégnés les murs à vous en retourner le cœur. Personne ne s'y aventurait, ne serait-ce que par respect pour toutes les victimes. Et elle devint le point noir de la Californie.


2009 à 2011◗ Don Cemann, un nom encore inconnu dans le pays et pourtant une richesse à vous faire pâlir de jalousie. Se présentant comme un riche industriel plein d'ambition, il débarqua à Lamarie dans l'espoir fou de redonner à l'université sa grandeur perdue. Cette nouvelle dérangea, les gens refusant que l'on touche à ce lieu devenu presque sacré. Mais aucune loi ne l'en empêchait. Et les travaux débutèrent sous les regards sévères et mécontents des californiens. Deux ans plus tard, Don fêtait l'inauguration de l'université. Grandiose, éblouissante. A première vue, tout semblait meilleur qu'avant. Et la campagne menée autour de cette université attira malgré tout bon nombre de personnes. Ne serait-ce que par curiosité. Et les premières inscriptions firent leur apparition.

2011◗ Une année scolaire venait de s'achever et les examens commençaient enfin, sous l'épais soleil du mois de mai. Une année paisible qui redonna confiance à la population. La malédiction était levée, le mal avait fuit. Mais cette sensation de sécurité s'envola bien vite alors qu'un cri déchirant raisonnait dans les couloirs, réveillant frissons et inquiétudes chez chacun. Les portes des classes s'ouvrirent bien vite et les couloirs furent bondés. Et là, en plein milieu, une flaque de sang. Pas de corps. L'agitation gagna les élèves et l'équipe pédagogique, "ça recommence" répétait-on à tout va, paniqué. Don Cemann promit alors de prendre des mesures draconiennes. Fouilles de chaque occupant de l'université, agents de police fondu dans la foule et détecteur de métaux. Une enquête débuta mais en vain.

2012◗ La rentrée fut difficile et chacun y allait à reculons, terrifiés à l'idée de passer une nouvelle année dans cette université de malheur. Mais les frais d'inscriptions étaient payés et il était trop tard pour faire demi-tour. Mais cette année fut particulièrement houleuse. Des règles draconiennes furent prises, s’apparentant à une véritable prison. Sanctions sévères, interdiction de sécher les cours, professeurs intransigeant et durs, inspection quotidienne dans les dortoirs, fouilles répétées et j'en passe. Don Cemann semblait avoir un œil partout et les convocations fusaient. Le moindre écart de conduite était réprimandé, aussi bénin soit-il. La liberté d'expression était brimée, censurée. C'était la politique zéro. Des rumeurs commencèrent même à circuler. Il paraitrait que certaines "punitions" aillent au-delà de ce qui était permit, tels que des sévices corporels, ou des humiliations insupportables. Ça n'avait que trop duré. Sans parler d'un professeur mystérieusement disparu et de nombreuses dégradations. Les élèves décidèrent alors de prendre les choses en main puisque la police ne semblait pas être efficace. C'est comme ça que des groupes se formèrent, prêt à lever le voile sur le mystère et à renverser le pouvoir installé. Car rien ne brimera la jeunesse, rien.

Mais toute révolution a ses dangers.
Et si les opprimés devenaient les oppresseurs ?