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 Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls

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Jordan H. Soejima

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MessageSujet: Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls   Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls Icon_minitimeMer 11 Juil - 10:39

Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls 120702121018998002Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls 4135610
Raphael Davis & Jordan H. Soejima
Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls
salle de musique.
Terminer une chanson, c'était le projet de Jordan pour cette journée-là. Il avait déjà une bonne ébauche, quelques idées plein la tête, il ne manquait plus qu'à écrire tout ça, le jouer, voir si ça fonctionnait bien et si ce n'était pas le cas, recommencer une nouvelle fois. Il soupira, passa une main dans ses cheveux avant de verrouiller la porte de son appartement pour se rendre à l'université, sa fidèle guitare dans la main.

Cette dernière était réellement précieuse à ses yeux, elle avait toujours été là pour le soutenir. Grâce à la musique il avait pu se relever de son divorce... Longue histoire celui-là d'ailleurs, et ne pas y songer était la meilleure des solutions que l'américano-japonais avait décidé de faire. Il gagnerait suffisamment d'argent pour retourner au Japon chercher ses enfants, le reste ne lui importait guère et il n'avait plus aucune envie d'avoir à faire avec son ex-femme.

Perdu dans ses pensées, il ne mit pas longtemps à débarquer à Wyoming et il se dirigea directement dans sa salle de classe. Jordan était professeur de musique depuis la rentrée dans cet établissement ; ça collait plutôt bien à son personnage, même si au début on ne l'avait pas forcément regardé du bon oeil. Au fond, un japonais tatoué qui se baladait tout le temps, ou presque, avec sa guitare dans les mains, ce n'était peut-être pas commun. Mais ses élèves semblaient l'apprécier et le plus important était là.

N'ayant lui-même jamais apprécié être assis des heures durant sur une chaise à écouter un professeur plus qu'ennuyant, il tentait par tous les moyens de rendre ses heures de cours plus agréables. Et puis, la musique, c'était rien que par son nom, déjà agréable, n'est-ce pas ? Jordan mettait ses élèves le plus à l'aise possible, en gardant tout de même en tête ses limites. Il essayait d'être le professeur qu'il aurait aimé avoir dans ses propres années de lycée ; peut-être pas parfait certes, mais intéressant et qui donne envie d'apprendre.

Dans les couloirs il croisa quelques uns de ses collègues et les salua en se courbant devant eux... Encore trompé. Il rit un peu gêné et serra finalement les mains qui étaient tendues devant lui avant de repartir. Il avait toujours un peu de mal avec ces poignées de mains échangées, au Japon ce n'était pas quelque chose qui se faisait, contrairement aux courbettes.

Il parvint tout de même jusqu'à sa salle, déposa ses affaires sur son bureau en désordre et il ouvrit les volets. Il s'attela en suivant à brancher sa guitare, une magnifique Taylor T5 noire customisée. Le manche avait été adapté spécialement pour lui, selon ses indications, afin qu'elle fût plus confortable pour lui. Un véritable bijou qu'il chérissait de tout son cœur, peut-être même autant que ses deux petites filles.

Il brancha le jack, se pencha pour allumer l'ampli et le régler en un son saturé. Il fit plusieurs essais, ajouta des basses ainsi qu'un effet de distorsion, à peine audible, et légèrement de réverbération. Ça sonnait bien à l'oreille, c'était exactement ça qu'il souhaitait. Un son un peu agressif, mais qui demeurait toutefois suffisamment doux pour attirer les curieux.

Tout était bon. Jordan mit son instrument sur le socle pour s'approcher une chaise, tirer un bureau (ce qui fit un bruit monstre dans la salle) et il fouilla cinq bonnes minutes dans tout son désordre pour dénicher une feuille qui lui servirait pour écrire sa partition. Finalement, il tomba sur un papier où seul le recto était servi, le verso étant vierge et ne trouvant rien d'autre, le guitariste se dit que ça ferait parfaitement l'affaire.

Son stylo en main, sa guitare sur les genoux, il griffonnait des notes devant lui, en japonais. Il plaqua un accord et inconsciemment, il se mit à parler tout seul.

« Un, deux... Mh... Ca va pas. Peut-être un "do" comme ça ?... »

Nouvel essai, qui lui convint.

Un moment s'écoula et l'américano-japonais voyait sa fiche de plus en plus remplie. La chanson semblait bien avancée et en s'y penchant à deux fois, il n'était pas très loin de la fin. En tout cas, il l'aimait bien, peut-être la jouerait-il à ses élèves une fois prochaine... Une idée lui vint même à l'esprit ; les faire composer ! Ce serait intéressant et ainsi Jordan pourrait bien voir leur niveau respectif.

Sa T5 en sécurité, il se releva, ouvrit un peu la porte pour faire entrer de l'air frais, il se débarrassa de sa veste et s'étira longuement. Son ventre commençait à crier famine, mais il voulait à tout prix mettre une note finale à sa partition avant de partir manger quelque chose.

« Bon, on y retourne ! », lâcha-t-il pour se motiver.

Cette fois-ci ses doigts jouèrent la chanson en entier, mais au bout de quelques secondes seulement...

« Y a vraiment un truc qui va pas là-dedans... En plus je crève de faim ! », ajouta-t-il en japonais.

Il se mit alors à improviser. Il se sentait beaucoup à l'aise ainsi plutôt que de suivre bêtement un bout de papier. Tandis que sa main droite tirait sur les cordes, sa main gauche appuyait sur les cases. En slap déjà, il était bien plus dans son élément et tout de suite, même s'il se rendit compte que sa chanson n'avait plus rien à voir avec celle du début, il la trouvait juste... parfaite.

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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls   Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls Icon_minitimeJeu 12 Juil - 20:22



Non, déjà 10h ?!
Raphael sauta de son lit rapidement, s'empêtrant dans sa couette. Il finit par tomber de tout son long.
- Aïe!
Il se releva et repoussa la couette rageusement. La journée commençait bien ! Il sauta par-dessus le lit de son frère. Dans leur unique chambre, ils avaient réussi à caser trois lits : ils avaient besoin d'être proches de leur mère, même quand elle dormait, pour prévenir toute éventuelle crise. Enfin, le lit de son frère et le sien s'avéraient plutôt être deux BZ-une-personne que de véritables lits. Mais c'était toujours plus confortable qu'un matelas à même le sol. Et ça prenait beaucoup moins de place. Le jeune homme, les cheveux en bataille, sortit en trombe de la chambre et se dirigea vers la cuisine où Dwayne mangeait en face dans leur mère sur la petite table installée dans un coin.
- J'suis en retard, annonça Raphal à son frère, pour répondre à son regard interrogateur.
Il attrapa rapidement un fruit et une barre de céréales et se remplit un verre d'eau qu'il but d'une seule traite. Par-dessus la table, il se pencha vers sa mère et plaqua un baiser sur sa joue. Carlee sourit faiblement en retour.
- Pourquoi t'es pas déjà parti? demanda-t-il à Dwayne, d'un air suspicieux.
- Charlie m'a donné la matinée.
Charlie, c'était son entraîneur. Lorsqu'il donnait des journées ou demi-journées de congé à Dwayne, c'était quand ce dernier avait remporté coup sur coup ses précédents combats. Ou quand Dwayne avait eu un accès de colère, fatigué par tout ce qu'il avait fait, et lassé par avance de ce qu'il devait encore faire. Charlie n'était pas spécialement compréhensif ou indulgent, mais il n'aimait pas travailler avec un boxeur qui n'était pas motivé. Cela l'énervait plus qu'autre chose. Alors il autorisait quelques congés pour que Dwayne revienne au combat, sans se plaindre, et avec de nouveau la rage de vaincre.
- Et Sara, elle vient quand ? s'informa encore le grand frère auprès du plus jeune.
- Elle arrive ce midi. Elle s'occupera de M'man pile quand je partirai. répondit Dwayne sur un ton monotone. Puis tout en jetant un œil à la pendule de la cuisine, il ajouta : Tu devrais te dépêcher...
Raphael acquiesça, fit une tape amicale à son frère qui le lui rendit par un grognement. Le matin, ça n'avait jamais été son truc. Voilà pourquoi il aimait bien déjeuner avec Carlee. C'était calme et silencieux. Tandis que Raphael était plus dynamique... en particulier quand il était déjà en retard. Après s'être lavé et changé rapidement dans la salle de bain, il prit ses affaires, referma la porte derrière lui et descendit les marches en quatrième vitesse. Il y avait bien un ascenseur, mais il était souvent en panne, et lorsqu'il fonctionnait, il était si lent qu'on allait aussi vite à prendre les escaliers.

Dans l'attente de son bus, il dévora la pomme qu'il avait prise dans la cuisine et entama sa barre. Il s'impatientait de plus en plus. Forcément, ce foutu bus était lui aussi en retard, pour arranger les choses ! Enfin, lorsqu'il arriva, Raphael se précipita à l'intérieur, et régla rapidement le chauffeur. Il resta debout, toutes les places assises étant occupées. Le trajet durait presqu'une demi-heure et le jeune homme voyait les minutes s'égrener à une vitesse folle. En temps normal, être en retard pour son travail, ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid. Mais depuis qu'il était sous surveillance, il préférait éviter ce genre de désagrément. Surtout parce qu'au moindre petit écart de sa part, Daniel le harcelait pour avoir des explications précises. C'était vraiment insupportable ! Tiens, en parlant de lui... Raphael sentit son portable vibrer. C'était Daniel qui le lui avait offert pour pouvoir le contacter à n'importe quel moment et n'importe où. Le jeune homme n'avait en aucun cas le droit de s'en séparer, il devait toujours l'avoir sur lui, même au travail. Il regarda le petit écran et vit le nom de son tuteur s'afficher. Il voulut raccrocher dans un premier temps. Puis il se ravisa en soupirant et décrocha. Son retard avait déjà dû remonter aux autorités suprêmes. Gagné ! Daniel voulait savoir où il était. « Deux heures de retard ! C'est énorme ! Tu ne peux pas prévenir, franchement? » Soupir. « Ca va, une panne de réveil, ça arrive à tout le monde! » « A ce niveau-là, ce n'est plus une panne... » Quelques remontrances plus tard, Raphael vit les bâtiments se dessiner au loin. « J'arrive à l'université, là. Je serai à la bibliothèque dans le quart d'heure qui suit. » Il raccrocha et sortit du bus. Au bas des marches, il sentit qu'il marchait sur quelque chose de glissant. Et merde ! C'était le cas de le dire. Un gamin, assis dans le bus et témoin de la scène, était éclaté de rire. Raphael aurait bien voulu remonter dans le bus, le prendre par le col et écraser sa face de morpion contre l'asphalte, mais il se disait que ce genre d'événements n'aurait pas plu à Daniel. Dommage. Il essuya sa chaussure dans l'herbe derrière l'abribus, tout en proférant quelques jurons pour se calmer les nerfs, puis entama sa marche vers l'université. Il avait promis à Daniel d'être à la bibliothèque dans quelques minutes... Encore faudrait-il qu'il la trouve cette bibliothèque ! Ce n'était pas si simple ! Il avait commencé son job quelques semaines auparavant, et il arrivait encore à se perdre dans les dédales de ce fichu établissement. Avec tous ces bruits qui couraient... Événements étranges et compagnie ! Ce n'était pas une bonne idée de s'égarer, apparemment. Mais cela faisait plus rire Raphael que ne le terrorisait. Il pouvait se défendre. Il avait fait bien pire.
Mais voilà, il était déjà perdu. Rha ! Il avait vraiment un sens de l'orientation digne de celui d'un bigorneau ! Pourtant il avait essayé de retenir le parcours qu'il faisait quand il parvenait à trouver la bibliothèque. Ces fois-là se comptaient sur les doigts d'une main, bien sûr : la plupart du temps, il finissait par demander de l'aide. Sauf que cette fois-ci, il n'y avait pas âme qui vive dans ce couloir. Il soupira bruyamment, franchement énervé et, de rage, il frappa du pied une porte close, se moquant totalement de savoir si la salle était vide ou non. Puis, il s'appuya dessus, la tête entre les mains, pour réfléchir. Il attendit ainsi quelques secondes. Ensuite, d'un geste vif, il releva la tête regardant des deux côtés. Il avait le sentiment d'être suivi. Encore une fausse idée, certainement ! Depuis qu'il avait tué Earl, ce genre d'impressions lui était de plus en plus familières. A croire qu'il allait devenir vraiment paranoïaque. Enfin, il l'était déjà, s'il voulait être honnête envers lui-même.

Plongé dans ses pensées et ses protestations silencieuses, il n'entendit pas immédiatement la mélodie jouée à la guitare. Quand enfin il la distingua, il crut d'abord à une hallucination, pensant que ses oreilles lui jouaient des tours. En plus d'être parano, maintenant, il devenait aussi complètement fou : et contrairement à Jeanne d'Arc, il n'entendait pas des voix, mais des mélodies. Sympa ! Au moins, il se sentait moins seul. Cependant, au bout de quelques secondes de réflexion, il se rendit (enfin) compte que cette mélodie, grattée à la guitare, était peut-être réelle. Il tendit l'oreille et tenta de discerner la source de cette musique. Plutôt pas mal jouée par ailleurs ! Raphael marchait doucement, se rapprochant de la salle où il pensait trouver celui ou celle qui travaillait sur son instrument. Il ou elle, peu importe, allait peut-être pouvoir enfin l'aiguillonner dans ce labyrinthe universitaire. La porte vers laquelle se dirigeait le jeune homme était entrouverte. Plus il se rapprochait, plus il lui semblait que quelque chose clochait. Il entendait aussi une voix, une voix masculine, par dessus la mélodie, ou parfois entre deux accords lorsque le musicien arrêtait de jouer. Il pensa tout d'abord que l'homme dans la pièce chantait en plus de jouer de la guitare. Logique ! Mais en se postant juste à l'embrasure de la porte, silencieusement, il put percevoir le sens des phrases... Et franchement c'était loin d'être des paroles de chanson ! En tout cas il l'espérait. Sinon le mec ne savait vraiment pas quoi dire dans ses couplets ! Parce que, pour être honnête, le sens caché de « Y a vraiment un truc qui va pas là-dedans... En plus je crève de faim ! » échappait totalement à Raphael. Peut-être tout simplement parce qu'il n'y avait pas de sens caché et que l'homme, assis devant tous ces papiers, la guitare en main, se faisait la conversation... tout seul. Ce genre de choses arrivait. Mais Raphael ne faisait jamais ça, et il trouvait ce type de comportement vraiment étrange. Il fallait être un peu timbré pour se faire un monologue à voix haute. Alors qu'il venait de décider de laisser cet homme dans ses délires, et de trouver son chemin tout seul, il avisa quelque chose sur le bras nu du musicien. Un tatouage ! Non... pas un tatouage. Plusieurs tatouages ! Encore pire que Dwayne ! Ou plutôt encore mieux ! Quand il dirait ça à son frère... Qu'il avait croisé un mec qui arborait beaucoup plus de tatouages que lui (sachant que Dwayne en avait 6 en tout dont un énorme sur la poitrine). Ah il fallait qu'il en sache plus ! Raphael entra donc dans la salle, ne sachant comment interrompre le trip musical de l'homme : il était brun, avec des cheveux longs, et avec ses tatouages, ça lui donnait encore plus un côté rock. Raphael se racla alors la gorge en s'approchant et se lança :
« Euh... Je suis rentré. J'voulais pas vous déranger dans votre travail, et votre trip mais... J'ai remarqué les tatouages. » Un silence bref. Le musicien avait arrêté de jouer. « Ah, et une question... Ca vous arrive souvent de parler seul, comme ça, la porte ouverte, alors qu'on peut vous entendre? »
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls   Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls Icon_minitimeMar 17 Juil - 21:35

Jordan cessa ses activités lorsqu'il entendit quelqu'un s'adresser à lui. Il esquissa un sourire quand son interlocuteur lui parla de ses tatouages, mais il se sentit un peu gêné quand il lui dit qu'il l'avait entendu parler tout seul... Le musicien se releva, posa son instrument et s'avança vers le nouvel arrivant. Il passa une main sur sa nuque et se courba légèrement devant lui, pour s'excuser.

« Je crois pas, répondit-il finalement en se redressant, on m'avait jamais fait remarquer ça... Sûrement trop inspiré, tu vois ? rit-il, je suis Jordan, prof' du club de musique. », se présenta-t-il en lui tendant la main.

Cette fois-ci il avait bien fait attention à ne pas se tromper en se courbant une seconde fois pour donner son identité. Déjà que ce jeune homme l'avait apparemment entendu parler tout seul, si en plus le japonais laissait ses origines reprendre le dessus, il allait certainement le prendre pour... un fou ?

Parler tout seul tout de même... Etait-ce bien vrai ? Le nouvel arrivant n'avait aucune raison de lui raconter n'importe quoi de toute façon... Jordan préféra passer outre, se disant que oui, tellement ce qu'il faisait l'avait transporté et emballé qu'il en était venu à se taper la discussion tout seul. Drôle d'idée tout de même !

« Hm, alors... c'est mes tatouages qui t'ont fait rentrer ? », changea-t-il de sujet.

Il sourit, pensant que le jeune homme n'avait pas franchement la tête de quelqu'un aimant, ou alors possédant, un quelconque tatouage. Après tout, pourquoi pas.

Ses tatouages... Lui-même ne savait plus exactement combien il en possédait sur le corps. Une trentaine... Peut-être même pas loin de quarante ? Torse, bras, mains, dos, jambe... Un peu partout finalement, mais principalement en noir. Seul un "X" sur son avant-bras droit était coloré, en rouge. Celui-ci représentait son âge, il en avait deux autres noires, dessous.

D'autres s'éparpillaient çà et là, ayant cependant tous une signification bien particulière pour le guitariste. Des tatouages pour sa religion, pour ses enfants, des citations spéciales à ses yeux, des mots... mais si tout ça était inscrit et gravé à jamais sur son corps, c'était pour ne pas oublier ce qu'il avait vécu. Ça représentait tous les moments importants, marquants, de sa vie. Parfois on lui disait que ça ne ressemblait à rien et que, s'il continuait à se « barbouiller » de la sorte, il serait totalement noir d'encre.

Lui s'en moquait, il savait parfaitement ce qu'il faisait, pourquoi il le faisait et peu lui importait finalement que les autres sachent les raisons le poussant à agir ainsi. Il n'avait jamais raconté toute son histoire, même à son ex-femme envers laquelle pourtant sa confiance était totale. Il le regrettait d'ailleurs aujourd'hui, cette confiance aveugle en elle, mais il avait toutefois su protéger ses maux. Il ne se livrait pas si facilement, à personne d'ailleurs.

Jordan passa une main dans ses cheveux foncés et s'attarda un instant sur son interlocuteur. Il ne l'avait encore jamais vu auparavant... En même temps, lui venait tout récemment de débarquer dans cette université ; ils avaient peut-être dû se croiser dans les couloirs, rapidement. Était-il étudiant ? Dans ce cas l'américano-japonais songea qu'il pourrait essayé de le faire rentrer dans son club... Après tout, plus il avait d'élèves, plus il se sentait heureux. Il adorait transmettre ce qu'il connaissait ; mais s'il bossait, comme lui, ici, alors il n'avait aucune chance de le faire rejoindre le club de musique.

« Je veux pas te paraître indiscret, mais... Tu faisais quoi dans les alentours de ma salle ? Tu as perdu quelque chose ? », l'interrogea-t-il plutôt intrigué.

Il se tira une chaise ensuite, reprenant sa guitare sur ses jambes et commença à gratter de nouveau les cordes. Il désigna une chaise à son vis-à-vis, lui signalant qu'il ne paierait vraiment pas plus à cher s'il s'asseyait.

« Tu fais de la musique ?, lui demanda-t-il, t'as de bons bras, je te vois bien batteur, ça te tente pas ? »

Pour une fois, Jordan ne s'amusait pas, il était plutôt assez sérieux. Après tout, en voyant le physique disons bien en forme, de l'américain en face de lui, il y avait de quoi lui conseiller de taper sur des caisses. Ça soulageait les esprits, ça faisait penser à autre chose. Lui s'y était déjà essayé, il savait plus ou moins en jouer, mais ça ne lui avait jamais autant plu que de se trouver derrière une guitare.

Il possédait davantage de liberté en pratiquant cet instrument. Sur scène il pouvait plus aisément se déplacer, occuper tout l'espace qui s'offrait à lui, tandis qu'assis derrière une batterie, il doutait d'être suffisamment talentueux pour attirer tous les regards sur lui, pour ne pas donner l'impression de s'ennuyer à son public.

Quoi qu'il en soit, il n'était pas dans ses idées de se faire remarquer grâce à cet instrument-là, mais belle et bien plutôt grâce à sa fidèle six cordes et sa technique si particulière à la manier.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls   Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls Icon_minitimeDim 22 Juil - 20:58



Une seconde... Il avait besoin d'une petite seconde de réflexion... ou de stupéfaction, il ne savait pas trop. Raphael n'en revenait toujours pas. Cet homme, qui lui faisait face, venait de se courber ? De se courber devant lui, Raphael Davis, petit aide-bibliothécaire, en sursis pour le meurtre de son père ? Certes, cet homme ne savait pas qui il était, ni ce qu'il avait fait. Mais c'était quand même incroyable ! Impensable ! Il s'était cour-bé ! Durant le peu de vie qu'il avait vécu, ce genre de choses ne lui était jamais arrivé ! Enfin, peut-être une fois, mais ça ne comptait pas vraiment... Parce que la seule personne qui s'était déjà courbé devant lui, c'était une ado complètement bourrée, lors d'une fête de lycée lorsqu'il avait 16 ans, et qui avait en fait vomi à ses pieds. Mais, là, cet individu aux cheveux longs s'était courbé pour s'excuser. C'était juste totalement fou ! Ce mec... ce mec était un GRAND malade. Même si finalement, Raphael avait plutôt apprécié ce geste : pour une fois, il n'était pas le petit que l'on écrasait, il était celui qu'on saluait. Il s'était courbé, légèrement peut-être, mais courbé. Raphael était tellement choqué par cette attitude qu'il n'entendit et ne comprit que la fin de la réponse de son interlocuteur. « Jordan, prof du club de musique. » Oh ! Mais tout s'expliquait alors ! Les instruments éparpillés dans la salle -guitares de toutes formes, de toutes les couleurs, allant du noir chic au rouge pétant, des basses, des violons, des altos, et là un synthé, et au fond dans le coin, une batterie rutilante qui ne demandait qu'à jouer- ses paperasses de composition certainement et son trip avec le chant et la gratte. Raphael était tombé sur un sacré phénomène, il n'en doutait pas un seul instant. Entre sa tendance à se parler lui-même, ses courbettes devant des inconnus, et son style rockeur vintage, on était servi pour ce qui était de l'originalité.
- Raphael... euh, je travaille à la bibliothèque de l'université. marmonna le jeune homme. Il n'aimait pas vraiment décliner son identité à des inconnus. Même s'ils se prétendaient professeurs. La faute à sa paranoïa.

- Hm, alors... c'est mes tatouages qui t'ont fait rentrer ?

Hochement de tête -positif- de la part de Raphael. Ces fameux tatouages ! Sûr, sans ça, il aurait passé son chemin. Mais ce type de marquage symbolique sur la peau lui rappelait son frère. Même si Dwayne s'était fait faire des tatouages plus pour le fun et parce qu'il était très fréquent que les gars de son milieu en aient, cependant il y en avait un qui était très emblématique : sur la nuque, juste à la racine de ses cheveux, il arborait une date, celle du jour où ils étaient partis de l'appartement, où ils avaient quitté Earl. Mais, la ressemblance entre les deux hommes -son frère et le professeur de musique- s'arrêtait là. Les tatouages restaient le seul point commun entre ces deux êtres radicalement différents, il fallait l'avouer. Dwayne était beaucoup plus baraqué que cet homme, et surtout il avait les cheveux très courts, si ce n'était rasés. Alors que ce professeur était typé asiatique, portait les cheveux longs, cheveux qui étaient d'un noir de jais, et n'était pas spécialement une montagne de muscles. Il n'était pas petit, ça non, mais pas très grand non plus. Sans parler de ses nombreux tatouages. Il n'avait pas l'air très âgé pour un professeur, mais Raphael n'avait aucun talent pour deviner l'âge des personnes. Il se trompait souvent, d'une bonne dizaine d'années généralement. Il trouvait cependant plutôt amusant de croiser un professeur d'université avec ce style, complètement décalé, même si ce n'était que l'enseignant du club de musique. Cette université faisait vraiment dans l'originalité : si l'on rajoutait aux histoires et rumeurs de meurtres, suicides et autres phénomènes morbides qui circulaient dans les couloirs, le fait que l'université abritait en son sein un criminel -certes, jugé non coupable, un professeur sacrément étrange qu'on aurait pu prendre pour un élève au style totalement déphasé et certainement d'autres gens très louches que Raphael n'avait pas encore rencontré et n'avait peut-être pas envie de rencontrer, cette université était en fait plus un asile. Le jeune aide-bibliothécaire se demanda alors si Jordan était né ici, aux Etats-Unis, s'il avait voyagé. A priori, il n'avait décelé aucun accent étranger quand il parlait. C'était sûrement un natif américain. Dommage, il ne pourrait pas lui demander si au Japon, par exemple, toutes les toilettes parlaient et lançaient des jets d'eau, si en Chine, on mangeait vraiment du chien et si en Corée du Nord, on n'avait pas le droit de se balader avec une canette de Coca-Cola... Bref ! Il y avait bien d'autres pays d'où il aurait pu venir. Tant pis... Il pourrait toujours tenter de lui poser ces questions une autre fois.

- Je veux pas te paraître indiscret, mais... Tu faisais quoi dans les alentours de ma salle ? Tu as perdu quelque chose ?
Ah oui ! Que foutait-il là ? Eh bien, oui, perdu, il était perdu. Mais devait-il lui avouer, à ce mec un peu bizarre ?
- Hum... perdu, c'est un peu près ça oui. Enfin, je n'ai rien perdu. C'est moi qui suis perdu. Silence bref. Mais maintenant je sais que je suis dans une salle de musique.

Jordan venait de reprendre sa guitare. Il voulait sûrement être tranquille, à gratter ses cordes et chanter. Raphael allait lui demander son chemin et puis partir. Il avait du boulot de toute façon. Ah mais avant, il devait savoir combien de tatouages avait cet homme. C'était important ! Comme ça, le soir, il pourrait faire enrager Dwayne. Et peut-être que celui-ci en ferait un autre du coup. Mais finalement Raphael vit Jordan s'asseoir et lui montrer une chaise de la main comme pour l'inviter à faire de même. Il n'avait pas envie d'être tranquille. Il était vraiment étrange ! Le jeune homme l'avait pourtant dérangé en plein travail musical...

- Tu fais de la musique ? T'as de bons bras, je te vois bien batteur, ça te tente pas ?
Raphael ouvrit des yeux ronds. Lui, batteur ?! Haha ! Il n'avait jamais touché à un seul instrument de toute sa courte vie -pour le moment. Ce n'était pas possible ! Quand il était plus jeune, il n'aurait jamais pu se le permettre. Outre les problèmes d'argent et de place -dans l'appartement-, il se serait fait refaire le portrait par Earl -une fois de plus- s'il s'était amusé à gratter une guitare ou taper sur une batterie. Earl détestait ce genre de choses. Non ce n'était pas possible. Raphael était certain d'être très mauvais en musique, de surcroît. Pas d'oreille musicale. Pas le sens du rythme. Et pas assez de patience probablement. Il ne fallait pas être pressé en musique. Au contraire il fallait s'entraîner durement, tous les jours, sans relâche... et être patient. On ne progressait pas à la vitesse de l'éclair et on ne devenait pas un Jimmy Hendrix en un jour. Raphael sourit intérieurement. Il aurait bien voulu lui répondre : « J'ai un bon coup de marteau ». Mais il ne voulait pas passer pour un malade, lui non plus. Il valait mieux qu'il se fasse discret. Alors, il répliqua simplement, d'une voix neutre :
- Pas assez de place chez moi pour une batterie. Et je ne suis pas sûr de faire des merveilles. Avant que Jordan ne réponde, il rajouta, en désignant la guitare : Vous, ça fait combien de temps que vous jouez ?

Durant leur conversation, Raphael continuait d'admirer les tatouages incrustés dans la peau du professeur. Il en avait quasiment sur chaque parcelle de peau. Impressionnant ! A cet instant, le jeune homme avait totalement oublié son job, la bibliothèque et son tuteur. Au diable toutes ces conneries ! Sa curiosité piquée, il voulut en savoir un peu plus.

- Pourquoi vous avez fait ces tatouages ? En général, ceux qui font ce genre de choses sont soit des filles qui veulent jouer la carte de la « séduction-tatoo », soit des gros bras qui veulent paraître plus virils... soit des gens qui ont vécu des événements marquants et qui veulent faire de leur tatouage un symbole, un souvenir, un message.

Raphael penchait plutôt pour la troisième hypothèse, vu le style et le statut du bonhomme, mais il décida de ne pas plus insister. Jordan en parlerait s'il en avait envie.
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Il n'y a pas que les fous qui parlent tout seuls

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