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 Gidéon ► « Vous voulez la jouer soft, je suis pas contrariant. Vous voulez la jouer hard... on va la jouer hard »

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Raphael Davis

Raphael Davis


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Gidéon et Raphael

"Vous voulez la jouer soft, je suis pas contrariant.
Vous voulez la jouer hard, on va la jouer hard."


Bordel mais qu'est-ce qu'il foutait ? Dwayne aurait dû rentrer à 21h : ça faisait deux heures qu'il l'attendait. La femme qu'ils avaient embauchée pour l'aide à domicile était partie à 19h comme tous les soirs. Depuis que Raphael travaillait à la bibliothèque de l'université (et que Dwayne continuait d'exceller dans l'art de démonter la face de montagnes de muscles, bien entendu), ils avaient pu se permettre ce petit extra. Leur mère ne pouvait pas rester toute une journée seule, attendant sagement que ces fils rentrent du travail. Sinon, qui sait ce qui pourrait se passer ? Carlee, en pleine crise, pourrait mettre le feu à l'appartement, pisser sur le chien des voisins ou kidnapper l'un des enfants de l'immeuble, le prenant pour un de ses fils quand il était petit. Si si, même avec une simple maladie d’Alzheimer, on pouvait faire tout ça ! Les gens ne s'en rendaient pas compte... mais ceux qui étaient atteints de cette pourriture pouvaient tout oublier, jusqu'au moindre besoin primaire, jusqu'à la plus insignifiante des normes sociales. Ce n'était pas le cas de tous, mais ça arrivait. Raphael entendit Carlee bafouiller quelque chose, dans son fauteuil vieillot installé devant le poste de télévision que Dwayne avait déniché un jour sur un trottoir et qu'un ami à lui avait réparé. Il s'empressa de s'accroupir en face d'elle et de lui parler d'un ton calme.
Le jeune homme était habillé d'un simple jean, d'un t-shirt bleu uni et d'une veste noir en coton. Il venait de rentrer de son travail à l'université, et il avait rendez-vous avec son tuteur (qui voulait lui poser quelques questions pour « savoir où il en était », selon ses dires) à 21h30. Sauf qu'il était 23h et que Dwayne n'était toujours pas rentré. Raphael avait dû repousser l'heure du rendez-vous. Daniel lui avait bien proposé de passer à l'appartement, pour éviter qu'il ne se déplace. Mais le jeune homme avait refusé. Avec sa mère, ce n'était pas possible ! Il avait beaucoup trop de choses à gérer quand il s'occupait d'elle. Il n'osait même pas imaginer la situation si elle faisait une crise alors que Daniel était à l'appartement. Non, ce n'était pas possible. Il avait prévenu son tuteur qu'il l'avertirait dès qu'il sortirait de l'appartement pour qu'ils se retrouvent tous deux à l'endroit convenu. Il était en train de servir un verre d'eau à Carlee, lorsque la porte d'entrée s'ouvrit. Dwayne balança son sac de sport sur leur sofa informa et se laissa choir à côté. Il ferma les yeux en soupirant bruyamment. Puis il les rouvrit et se releva pour aller embrasser sa mère qui lui caressa affectueusement les cheveux, tout en regardant dans le vide. Enfin, il se tourna vers son frère qui le fusillait du regard.
- Quoi? grogna-t-il, sur la défensive.
- Putain mais t'as vu l'heure ?! Tu savais que je devais aller voir Dan! s'exclama Raphael, les bras croisés sur la poitrine.
- Bah fallait partir avant, et ne pas m'attendre!
- Mais oui, bien sûr, et la laisser toute seule, alors qu'elle est capable de sauter par la fenêtre pensant qu'elle se dirige vers la salle de bains! ironisa le grand frère, en désignant le fauteuil où leur mère était assise.
Dwayne ne broncha pas : il savait que son frère avait raison, mais ça l'énervait de le reconnaître. Il aurait très bien pu mettre fin au débat par une droite dans la tronche de Raphael. Ca aurait été direct et son frère n'aurait pas pu répliquer, vu sa force de mouche. Mais Dwayne n'avait jamais frappé son frère et ce n'était pas ce jour-là qu'il allait commencer. C'était peut-être un con parfois, mais pas un salaud. Dans un dernier élan de fierté, il tenta de donner une explication évasive :
- J'ai eu un combat en plus ce soir. J'pouvais pas refuser.
- Ah ouais... Et ton combat, il était pas plutôt blond décoloré avec un 90D?
Raphael n'eut le droit qu'à un « Grumpf » pour toute réponse. Ce qui lui suffisait amplement. Il vérifia ses poches avant de partir : clés, portefeuille, un peu de liquide, tout était bon. Il embrassa prestement sa mère, lui soufflant un « Bonne nuit » à l'oreille. Il s'approcha de la porte d'entrée et la poignée en main, il s'adressa à son petit frère :
- La couche pas trop tard. J'en aurais pour une heure certainement.

Daniel avait opté pour le Creek Coffee, mais ce genre d'endroit ne branchait pas vraiment Raphael. Il décida de modifier leur plan et prévint son tuteur qu'il l'attendait devant un bar : le Ranger Lounge. Enfin, il n'avait pas seulement changé d'avis parce qu'il était gêné par l'autre endroit, mais aussi (et surtout) parce qu'il avait envie d'ennuyer un peu son tuteur. Il se doutait que le Ranger Lounge à 23h bien tassées, ce n'était pas le genre de bar où Daniel aurait voulu aller pour lui faire passer son interrogatoire hebdomadaire. Mais comme cet homme avait le don de l'emmerder avec ses questions, Raphael, lui, l'emmerdait en retour, comme il pouvait. Il aurait bien aimé éviter ce rendez-vous, surtout qu'avec le retard de Dwayne, il aurait eu une bonne excuse. Mais pour éviter les ennuis, il fallait satisfaire un minimum les demandes de son tuteur, et donc répondre toujours présent aux entrevues de contrôle que ce dernier organisait chaque semaine.
Raphael se tenait debout dehors, devant le bar, appuyé contre un mur, et observait tranquillement les clients qui allaient et venaient et les fumeurs qui s'étaient réfugiés sur le trottoir, puisque fumer dans les restaurants ou les bars était interdit dans la plupart des Etats du pays. Et toute cette foule était plutôt folklorique : entre un gamin (même pas majeur certainement), habillé tout en noir et aux cheveux gras lui encadrant le visage (et que Raphael imaginait bien en train de découper des souris vivantes le soir venu), une femme entre deux-âges attifée d'un pantalon moulant à imprimé léopard, alors qu'avec sa taille, c'était plutôt déconseillé, et deux hommes, en maillots de corps, qui avaient une tronche de bouledogue qui se serait écrasé la gueule sur la route en tombant du cinquième étage... on avait le choix ! Et au milieu de tout ce beau monde, il y avait lui, qui devait paraître à peine plus âgé que Cheveux-Gras, et qui n'effrayait personne avec sa tête de bisounours et son physique de gringalet premier de la classe. Comme quoi, il ne fallait pas se fier aux apparences. Peut-être que Cheveux-Gras avait énormément de succès auprès des filles, que la Femme-Léopard avait un doctorat en psychologie et que les Bouledogues-Face savaient faire d'aussi bons gâteaux qu'une grand-mère aguerrie !
Raphael, plongé dans ses réflexions d'une importance extrême, il faut l'avouer, sentit qu'on lui tapotait sur l'épaule. Il se retourna pour découvrir le visage mi-réjoui, mi-contrarié (oui, c'est dur à faire!) de Daniel. Après, les « bonjour, comment ça va, et ta semaine ? », Daniel commençait à enchaîner avec ses questions plus philosophiques du genre « Si tu t'es perdu plusieurs fois dans l'université, tu ne crois pas que ça veut dire aussi que tu te sens perdu dans la vie ? ». Et Raphael avait seulement envie de répondre « Tu m'emmerdes, j'étais perdu parce que je n'avais pas la carte de l'université pré-enregistrée dans le cerveau ». Mais au final, il lui avait uniquement proposé d'entrer et de s'installer dans le bar pour prendre commande et parler plus à l'aise (et surtout éviter que des oreilles indiscrètes n'entendent tout). Mais alors qu'ils s'apprêtaient à franchir la porte, ils se firent bousculer par trois hommes (qui évoquaient un peu Dwayne à Raphael, surtout parce que c'étaient des mastodontes) qui en sortaient et qui tenaient un quatrième par le col. Un quatrième qui, lui, faisait plus penser à un Raphael. Pas très grand, plutôt maigre, zéro muscles et pas vraiment une grande gueule, vous voyez l'genre ? Alors que Daniel, encore choqué par ce qu'il venait de voir, avait tenté une approche diplomatique : « Vous pourriez vous excuser, au moins », à laquelle les trois armoires à glace n'avaient même pas prêté attention, Raphael préféra une approche plus directe. Il n'aurait pas agi et aurait passé son chemin, si le jeune homme, méchamment secoué par les trois autres, ne l'avait pas fait penser à lui. Et puis merde, il avait envie de se défouler ce soir. Tant pis si Daniel ne voyait pas ça d'un bon œil et s'il allait le faire de nouveau comparaître devant le juge. Il en avait marre de s'écraser ! Et puis, il avait envie de mettre un peu de piment dans sa vie, ce soir. Alors qu'il entendît à peine le « Raph, qu'est-ce que tu fais ? » de son tuteur, il s'approcha du groupe, tapota l'épaule de l'un des individus et lança à la cantonade, d'un ton joyeux : « Un problème, messieurs ? »


Dernière édition par Raphael Davis le Mar 31 Juil - 21:25, édité 2 fois
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G. Marwin Lloyd-Lenz

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A croire que mon contrat avait été revisité sans mon accord. Décision non concertée, pourtant réelle – merde. La malchance me poursuivait encore ; je pensais pourtant être tranquille en optant pour le poste de surveillant. Grossière erreur ; certainement la première dans cette nouvelle vie. Laramie. Gem City of the Plains. Une ville parmi d'autres dans le Wyoming. Comme le début de ma non-existence, sensé être un renouveau après ces quelques petites années pour rien en prison. Raté. Je balance la tête, entends les sermons. Et cette volonté de la direction de vouloir m'en faire plus. Plus. Triste habitude, dérivé du capitalisme. Plus, toujours plus. Je souffle, n'écoute que d'une oreille. Les mots fusent, s'enchaînent – je n'assimile pas. Portier. Bagagiste. Plongeur. Tout y passe : à croire qu'on ne fait que de m'énumérer toutes les possibilités d'emploi en cette université. Je refuse, hoche négativement la tête, vitupère. Je refuse, simplement. C'est écrit, noir sur blanc : surveillant. Rien d'autre. A la limite, si le salaire suit : je veux bien tenter autre chose. M'improviser même jardinier, découvrir les joies de la tondeuse. Mettre les mains à la terre. Arroser les plantes, les passants – me retrouver trempé. A la limite, oui. Avec la note l'indiquant sur mon contrat. En auquel cas, je préfère rester les bras croisé à regarder les nouveaux s'installer. A croire qu'ils n'ont rien à faire d'autre de leurs vacances. Pauvres d'eux. Mais les regarder lutter – bagages en mains, soufflant, jurant : très peu pour moi. Contre toutes attentes, je me retrouve pris au piège. Mon côté « bon samaritain », certainement. Les regarder n'avait duré qu'un court instant. La culpabilité avait pris le dessus et, rapidement, j'étais allé à leur encontre. Bonjour, bonjour. Marwin pour vous servir. Profites-en donc, imbécile : je n'ai pas tout mon temps, cela dit.

Râler contre l'autorité – gentiment – ou comment céder, finalement. Ou comment s'improviser déménageur en une journée, petite journée. Je ne compte plus les valises portées, les coups de mains apportés. J'imagine d'ailleurs la direction se marrer dans son bureau, hocher la tête, se dire : «  A quoi bon râler ? ». A moi de hocher négativement la tête. De me demander si petit un : je me suis fait avoir. Ou si, petit deux : c'était seulement par bonté. Je ne sais pas, n'arrive pas à décider. Je fronce les sourcils, tente d'entr'apercevoir la réponse : floue. Terriblement floue . Tant pis. J'ai fais ce qui me paraissait juste, le reste – tout le reste – m'importe peu. Et puis, discuter, proposer son service : un excellent moyen pour connaître les futurs étudiants. Caser des noms sur des visages. Passer le temps. Une autre manière, aussi, de renouer avec le passé. J'avais revu la rousse, cette rousse colérique : Cleo. Qui avait disparu, comme ça, du jour au lendemain. Et qui se repointait, comme ça, sans crier gare. Sans montrer une once de compassion, ni même esquisser un sourire. Ou dire : « Salut Gidéon, ça fait longtemps ». Rien de tout ça. Seulement, le mépris le plus profond. Et pas un mot qui pouvait trahir le fait que j'avais passé huit mois à m'occuper d'elle. Je soupire, ne sais pas comment prendre la nouvelle. Pourtant, pourtant un  « Satanée rousse » me traverse l'esprit. A la réflexion, elles auraient dû toutes subir le même châtiment que cette brave Jeanne D'arc : le bûcher. Sorcière, traitresse. Enfant gâtée. Malade. Difficile. Mais amusante.

Une nécessité : celle de sortir. D'achever – en beauté – cette journée épuisante. Je me retrouve fourbu, résultat de tous ces étages montés. Descendus. Remontés, again. Mes bras me tirent, la fatigue est présente. Tout comme cette envie de prendre une bière. Il ne m'en faut pas plus pour prendre mes cliques et mes claques – direction le ranger lounge. Bar choisi au hasard, sans aucune connaissance du lieu. Des habitués. De la réputation. Dans le pire des cas, je verrai bien. Là-bas, je m'improvise cow boy, il me manque seulement le chapeau de l'autre, là - Austin, il me semble. Je m'installe au bar, m'imagine chevaucher un taureau. Je le sais, garçon, c'est juste une chaise de bar. Une chaise de bar. Je lève le bras, hèle le serveur. Un peu plus, et je me serrai surpris à le siffler – résultat de la fatigue.  «  Garçon ! Une pinte de ... ». Je m'arrête, plisse les yeux. Le choix me stupéfait, je n'en ai aucune idée. Je ferme les yeux, pointe du doigt – arbitrairement – une pression. Le barman fronce les sourcils, attends. Attend encore.  «  De … de celle-ci, s'il-te-plait. » Me voilà à me retrouver à sourire, bredouillant légèrement. Je n'arrive pas à déchiffrer le nom, not my fault. Il fallait écrire en plus gros. L'homme s'affaire, je tourne la tête, regarde l'ensemble de la pièce. Quelque chose me dérange, je me sens comme observé. Je continue mon tour des lieux, pose mes yeux sur chacune des personnes. TCHAC. Le bruit de ma bière sur le comptoir. TCHIC. Celui des pièces, à présent - les miennes.  « HEY ! T'as pas l'impression que t'as grillé notre tour? ». Que, quoi ? Qui me parle ? Je fronce les sourcils, m'empare de ma bière, continue mon tour de l'intérieur du bar. Je tourne la tête, me demande vraiment qui a pu me parler de la sorte. Dans l'attente, je trempe mes lèvres. Avale une gorgée. Et l'attente, de nouveau. Mec, si tu veux que je te réponde, annonce-toi.  « Fou-toi de ma gueule, morveux. Je ne dirai rien ! » Ironie de la part de l'armoire à glace. Surprise de mon côté qui se traduit par l'imitation parfaite du lama. Merde. Voilà l'autre recouvert par quelques gouttes de bière : NO BIG DEAL. Le mec me fait penser à Lewis – je le sens mal. Mon radar à emmerdes se met en route – enfin. Je me lève aussitôt, tente de m'excuser, de laisser la place. Echec. Je sais déjà que c'est trop tard. Que j'ai grillé ma chance. Que j'ai touché le jackpot. Conneries. Je mets les pieds à terre, me réceptionne mal. Du coin de l'oeil, je vois partir la pinte. Non, non, non. Je sais que je viens de signer pour ma mort, pour l'anéantissement. Je serre les dents. Le liquide s'étale sur la tête de l'armoire à glace.

Trois. Je m'arrête de respirer.
Deux. Je le vois devenir rouge.
Un. Mes pieds décollent. Je vois triple. L'armoire à glace s'est décuplé.

 «  Pardon-c'était-une-erreur ! » Une grossière erreur. Une erreur de débutant. Tout ce que tu veux, BATARD, mais lâche moi ! Je bats des pieds, sous le regard atterré des autres clients. Mais aucun ne bronche ; ils doivent connaître le topo. Comme d'hab, j'étais au mauvais endroit. Au mauvais moment. La sortie arrive, bien rapidement. Je le sens pas. M'imagine déjà revenir au travail, coquard à l'oeil. Je PROTESTE ! Silencieusement, dans un premier temps. Pour le moment, j'analyse la situation. Tente une simulation, branche mon esprit sur « prépare toi à esquiver les coups et à fuit ». FUIR. La fuite est salutaire. La porte de sortie passée. Un des mastodontes bouscule un bonhomme – je ne fais pas attention. Mais, pourtant, pourtant, un : « Vous pourriez vous excuser, au moins » s'élève dans les airs. Mon jour de chance ? Je ne pense pas, ne crois pas. Et comme une vieille habitude, je me surprends à concéder un :  «  Woé. 'Scuze ! » J'ouvre grand les yeux, me répète « n'importe quoi, n'importe quoi ». Et voilà, je me retrouve à hocher négativement la tête, sur cet air de n'importe quoi. Je souffle. M'excuser pour eux, il n'y a pas idée. Armoire numéro un me hurle dessus, je n'assimile pas. Armoire deux (A2) ajoute quelque chose – là encore, ça me passe loin au dessus. Je suis bloqué sur ma réaction, sur ma phrase. Mon apathie semble énerver A1 qui me secoue. Mais voilà, je m'imagine cocotier, affiche un sourire. Non, non. Disparait donc, fichu sourire. Je me tiens les joues, râle, râle. Rien à faire. Le ridicule de la situation me fait rire – loin de moi, pourtant, l'idée d'aimer être dans la mouise. Je secoue la tête. Pince les lèvres. « Raph, qu'est-ce que tu fais ? » Je fronce les sourcils, tente d'apercevoir quelque chose. Mais A3 bloque ma vision des choses. Et A1 tente toujours de me transformer en vibro-masseur. Et puis, malgré tout, j'entends des pas. Des pas. Et cette phrase, aussi : : « Un problème, messieurs ? » AH ? J'arque un sourcil, A1 termine son action. J'avise le bonhomme qui vient de se ramener. Mauvaise idée, mec : fasse à eux, tu ne fais pas le poids. J'esquisse un sourire, me dis que le mec est suicidaire. Ou je ne sais quoi d'autre. Je finis par toussoter.  «  Aucun soucis, Dude ! Juste une sortie entre potes ! Hein, l'gr.. bonhomme ? » L'gr. Début de l'gros. Je souris, me dis : « mauvaise idée », ça aussi. Ca ENCORE, à vrai dire. Je secoue la tête, pense diversion, prend appui sur A3 pour me propulser sur A1 qui me maintiens encore dans les airs – pas cool, cette manière de voler. Surpris, A1 me lâche. Rencontre douloureuse avec le sol. Je me remets rapidement sur pattes, pousse l'autre, lâche un :  « Fuis, le suicidaire ! » Cours, cours donc. Et fais gaffe à la porte qui s'ouvre sur ta gauche, DIANTRE ! FAIS GAFFE !
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Raphael Davis

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MessageSujet: Re: Gidéon ► « Vous voulez la jouer soft, je suis pas contrariant. Vous voulez la jouer hard... on va la jouer hard »   Gidéon ► « Vous voulez la jouer soft, je suis pas contrariant. Vous voulez la jouer hard... on va la jouer hard » Icon_minitimeDim 22 Juil - 15:49



Après s'être adressé au groupe, Raphael s'attendait à ce qu'un des colosses lui répondît... Que ce soit par un simple grognement, une phrase avec verbe conjugué ou un bon crochet dans sa tronche. Mais une réponse, au moins. Sauf que celui qui parla n'était pas l'un d'eux : c'était le petit mec brun, qui se faisait secouer comme un prunier, jusqu'à lui en faire claquer des dents. « Aucun souci, Dude ! Juste une sortie entre potes ! Hein, l'gr.. bonhomme ? » Ha ! Apparemment, le mec ne s'estimait pas encore assez dans la mouise. Et puis, « gros »... Ce mot était beaucoup trop faible pour décrire le mastodonte qui le maintenait par le col ! Alors que Raphael venait de lâcher un petit rire ironique, amusé par la blague, tout se mit en mouvement rapidement. Il n'eut même pas le temps d'assimiler la succession des événements qui s'ensuivirent. Tout était passé si vite ! A croire qu'on avait voulu accélérer le temps juste pour passer à la scène d'action, beaucoup plus intéressante. Le petit brun s'échappa de l'emprise de ses tortionnaires, par une manœuvre à la « sauve-qui-peut », plutôt tordante à voir. Et puis, il fallait l'avouer, il avait un minimum de courage et de jugeote. Il se libéra donc en sautant sur son bourreau qui relâcha sa prise, grâce à l'appui d'un autre. Et après ça, c'était devenu le bordel. Raphael se sentit pousser. Mais il ne réagit qu'au « Fuis, le suicidaire ! » lancé par l'ex-souffre-douleur qui n'avait plus qu'une envie : prendre la fuite. Raphael décida d'obtempérer sans réfléchir -pas l'temps à la réflexion- même s'il aurait voulu protester avant : eh oh, il n'était pas un suicidaire. Peut-être un peu malade, sur les bords. Mais pas suicidaire. Etre suicidaire c'était être faible. Ok, il n'était pas baraqué comme les mastodontes sadiques qui s'amusaient à secouer les gens comme des cocotiers, ou comme son frère, mais il n'était pas faible. Pas du même gabarit que... Dan ! « Merde! » Il allait oublier Dan ! Il ne pouvait pas le laisser planter là. Il s'arrêta avant d'entamer sa course folle et fit volte-face pour apercevoir son tuteur posté bien derrière la barrière de muscles qui lui faisait face. C'était à ce moment que les emmerdes commencèrent vraiment. Parce qu'en se retournant brusquement, Raphael n'avait pas prévu de se manger une porte. Voilà, c'était ça le problème. Il eut à peine le temps de remarquer l'air totalement éberlué et perdu de Daniel, qui sautillait à moitié sur place ne sachant que faire et de lui hurler un « Casse... » BAM. Il s'était pris la porte en pleine face. Le choc était si violent qu'il recula même de quelques pas. Le jeune homme se tenait le nez, à moitié amoché et cria un bon gros « Bordel ! » pour exprimer sa douleur et sa colère. Mais il n'eut pas le temps de vérifier si son nez était cassé ou non et de reprendre ses esprits, puisqu'il sentit qu'on le tirait en arrière. Rha c'était bien sa veine ! Les sales bonhommes en avaient profité pour le récupérer, il n'avait pas été assez rapide. Mais si cette foutue porte n'avait pas été là aussi. Qu'est-ce qu'elle foutait là d'ailleurs ?! Bon ok, c'était la porte du bar... Mais ça ne pouvait arriver qu'à lui ce genre de choses !

Celui qui l'avait empoigné le plaqua au sol sans ménagement. Raphael sentit sa tête cogner durement le bitume. Ca faisait mal, mais ce n'était rien comparé à ce qu'il endura ensuite puisque l'armoire à glace à l'apparence humaine -même si Raph commençait sérieusement à en douter... Comment la Nature avait-elle pu créer des mecs aussi laids? Même Earl aurait pu passer pour un beau gosse, à coté d'eux, parce qu'au moins il avait une taille à peu près normale- qui le maintenait contre le goudron lui asséna un coup de poing sur le visage. Et plus précisément sur son nez. Sur son fichu nez abîmé par la collision imprévue. Et d'ailleurs, en signe de représailles, pour montrer qu'il en avait marre de se faire maltraiter, son nez se mit à saigner. L'instant d'après, Raphael eut un goût de fer dans la bouche. Encore assommé par le coup, il avait du mal à voir clair et aucun de ses membres ne lui répondait. Il n'arrivait pas à se dégager. Il entendit cependant Daniel crier quelque chose comme  « Calmez-vous et lâchez-le sinon j'appelle la police ! » Il perçut alors des pas qui s'éloignaient : Daniel avait dû retourner à l'intérieur du bar pour chercher de l'aide ou passer un appel à l'abri, avec son portable. Mais il ne savait pas du tout où était passé l'autre gars, celui qui l'avait appelé le suicidaire. Ah cette situation laissait vraiment à désirer ! C'était du n'importe quoi ! Raphael se mit alors à rire.
- Vous êtes des mauviettes, tous... Vous tabassez à trois deux mecs qui font la moitié de votre taille. Aucun courage. railla-t-il, d'un air goguenard tout en fixant l'homme qui l'aplatissait sur le sol.

Il se doutait que l'autre n'avait pas assez de sang-froid et de bon sens pour passer outre ses propos, mais c'était ce qui l'amusait. Et il s'était préparé à sa réaction musclée. Le colosse tenta de lui balancer son poing dans la face, mais cette fois-ci le jeune homme le retint. Bien qu'il soit encore allongé par terre et maintenu par Musclor, il avait recouvré ses esprits. Il repoussa le poing de son assaillant des deux mains, tout en serrant les dents. Il réussit également à se relever légèrement, et ainsi il put apercevoir son compagnon d'infortune qui le regardait quelques mètres plus loin. Il -Raphael ne connaissait (encore) pas son nom- semblait hésiter sur l'attitude à adopter. Les deux autres armoires à glace, qui avaient assisté au combat -totalement inégal- entre Raph et leur pote à gros muscles, ne s'étaient même pas approché de lui. Ils semblaient l'avoir oublié. Il fallait qu'il en profite !
- Barre-toi vite mec, chais pas c'que tu leur as fait mais ils t'en veulent !, s'écria alors Raphael à l'adresse du petit brun.

En réponse à ça, le bouledogue qui se démenait avec Raphael lâcha un grognement de mécontentement et hurla aux deux clampins :
- Attrapez-le, ce fumier doit pas s'en tirer comme ça !

Les deux chiens de garde réagirent au quart de tour et foncèrent sur leur première victime. Ils étaient presque à sa hauteur maintenant. Il n'aurait pas le temps de s'enfuir. Musclor resserra sa prise sur Raphael, qui venait juste de s'éponger le nez avec sa manche, et le plaqua plus vigoureusement sur le sol, appuyant son bras sur la gorge du jeune homme.

- Eh oh, laisse-moi respirer au moins! râla le malmené d'une voix étouffée.

Mais Musclor avait l'air d'en avoir ras le bol. Les limites -extrêmement réduites- de sa patience et son flegme avaient été atteintes. Il plissa ses yeux, ce qui lui donnait un air vicieux. Il fourra sa main dans sa poche et en sortit un couteau de poche qu'il déplia. La lame n'était donc pas extrêmement longue : elle ne devait pas dépasser les 8 cm, voyez vous... Mais c'était suffisant pour faire des dégâts. Ce n'était plus vraiment un jeu. On entendit soudain des éclats de voix et Musclor se retourna. Apparemment, ses compagnons avaient réussi à rattraper l'autre bouc émissaire. Le colosse, un sourire féroce aux lèvres, brandit alors son arme, après avoir replié la lame, et la jeta aux deux autres qui la rattrapèrent. Ils déplièrent le couteau et le glissèrent devant la gorge du type brun qui n'aurait jamais dû faire un tour dans ce bar, cette nuit-là. Raphael essaya de profiter de ce moment d'inattention pour riposter et se libérer. Mais alors qu'il voulut donner un coup à son adversaire -coup qui aurait certainement détruit sa main et aurait à peine fait frémir Musclor, celui-ci arrêta son poing, le même sourire cruel sur le visage. Il fouilla une nouvelle fois dans sa poche. Qu'est-ce qu'il allait encore en sortir, Mary Poppins ? Un taser. Ok... ils étaient tombés sur des sadiques.
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